Monument à la Vème armée française - Guise

A Guise, le monument à la Vème Armée française, inauguré en 1929, rappelle que le 29 août 1914 l'avancée allemande fut stoppée pour la première fois lors de la bataille de Guise, faisant dire à Joffre qu'elle rendit possible la victoire de la Marne

Situé à la sortie sud de Guise, au croisement de la D1029 et de la D946, ce monument, oeuvre des frères Martel, à qui l'on doit également le monument à la mémoire de Guy de Lubersac de Soissons, a été élevé à la gloire de la Vème Armée française pour commémorer la bataille de Guise qui s'est déroulée le 29 août 1914. Erigé à l’initiative des proches du général Lanrezac (photo 2), commandant la Vème Armée et décédé en 1925, ce monument a valeur de réhabilitation après le limogeage de ce dernier, par Joffre, pour manque de combativité, cinq jours après la bataille de Guise.

Inauguré en 1929, son bas-relief repésente en son centre l'état-major du général Lanrezac et, de part et d'autre, la cavalerie et l’infanterie (avec un anachonique char d’assaut !!). On peut y lire : "A la gloire de la Cinquième Armée française et de son chef le Général Landrezac - Bataille de Guise 28 - 29 août 1914". À la mobilisation, en août 1914, la Vème Armée comprenait les 1er (Lille), 2ème (Amiens), 3ème (Rouen), 10ème (Rennes) et 11ème (Nantes) Corps d'Armée ainsi que quatre divisions de cavalerie et trois divisions de réserve.

Le rôle de Franchet d'Espèrey mérite d’être souligné devant l’Histoire. C’est lui qui a rendu possible la victoire de la Marne.

Maréchal Joseph Joffre - Mémoires du Maréchal Joffre (1910-1917)

La bataille de Guise, premier arrêt de l'avancée allemande de 1914

Le 23 août 1914, en Belgique, les Britanniques à Mons et la Vème Armée française le long de la Sambre entrèrent violemment en contact avec les 1ère et 2ème Armées allemandes et furent contraints de se retirer le lendemain, les premiers vers Saint-Quentin, les seconds vers Laon. Lors de ce mouvement de retraite, Joffre ordonna, le 27 août, une attaque de flanc pour le 29 août contre la Ière Armée allemande en direction de Saint-Quentin afin de ralentir son avancée mais le général Lanrezac émit des réticences dans la réalisation de cette action qu'il mit toutefois en place. C'était sans compter sur l'avance rapide des Allemands dont, le 28 août, les avant-gardes franchirent la rivière Oise entre Guise et Étréaupont, suivies le lendemain, à l'aube, par le Xème Corps et le Corps d'Armée de la Garde impériale. Le général Franchet d'Espèrey (photo 3), commandant du 1er Corps d'Armée, repérant la manoeuvre depuis les hauteurs à l'est de Guise fit immédiatement donner l'artillerie sur les Allemands en soutien de l'infanterie. À la fin de la journée la IIème Armée allemande se replia au nord de la rivière avant de se ressaisir le lendemain, forçant les Français à reprendre leur mouvement de retraite dès 10 heures du matin. Pour le rôle important qu'il tint lors de cette journée, Joffre confia au général Franchet d'Espèrey, le 3 septembre 1914, le commandement de la Vème Armée.