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Comprendre la Grande Guerre en Picardie

Les nécropoles de la Grande Guerre

Les cimetières militaires de la Grande Guerre se différencient par des caractéristiques et particularités qu'il faut connaître pour comprendre ces lieux de Mémoire

Picardie 14-18Comprendre ⟩ Les nécropoles de la Grande Guerre

Les nécropoles de la Grande Guerre

Au lendemain de la guerre, il a fallu faire face à la gestion des cimetières militaires qui se trouvaient dans la zone des combats et qui avaient été édifiés par les combattants eux-mêmes. Aujourd'hui, les nécropoles de chaque bélligérant se différencient par leurs caractéristiques et leurs particularités qu'il convient de connaître pour une bonne compréhension de ces lieux de Mémoire

Au lendemain de la guerre, les principales nations ayant participé au conflit ont du faire face à la gestion de tous les cimetières qui se trouvaient sur la ligne de front. Que faire des corps, y compris ceux qui étaient retrouvés sur les champs de batailles ? Si les Britanniques, plus précisément les services du Commonwealth (incluant donc la Grande-Bretagne et ses dominions de l'époque comme l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud), ont rapidement pris la décision de ne rapatrier aucun corps et de maintenir au maximum les cimetières sur leur site de création, la France, quant à elle, a restitué les corps de soldats morts au front aux familles en ayant fait la demande (240 000 à 300 000 corps restitués suite à la loi du 31 juillet 1920 offrant une restitution gratuite des corps à la charge de l’Etat). Au cours du conflit, les transferts de corps avaient été interdits, dans la zone des armées, dès le 19 novembre 1914, sur ordre du général Joffre.

Contrairement au Royaume-Uni, la France décida, dans le même temps, de regrouper les corps de ses soldats, provenant de cimetières édifiés pendant le conflit ou de corps retrouvés sur les champs de bataille, dans de grandes nécropoles nationales. Les Américains s'inspirèrent d'ailleurs de ce procédé et regroupèrent également les corps de ses soldats dans de grands cimetières. Dans l'Aisne, où se trouvent les trois nécropoles américaines de la Grande Guerre en Picardie, la première, située au nord, regroupe les corps des soldats tombés dans la Somme ; la deuxième, au centre, ceux tombés dans l'Oise et l'Aisne tandis que la troisième, au sud, regroupe ceux tombés dans l'Aisne et la Marne.

Restait le cas épineux des soldats allemands, l'ennemi d'hier, dont de nombreux cimetières jalonaient l'ancienne ligne de front et son arrière immédiat, l'ancienne zone d'occupation. Là aussi, il fut décidé de ne restituer aucun corps et de tous les regrouper dans de grandes nécropoles sommairement aménagées et gérées exclusivement par la France. Il fallut attendre 1966 pour qu'un organisme allemand puisse enfin obtenir le droit d'entretenir les tombes de ces cent quatre-vingt-dix-huit cimetières militaires de la Première Guerre mondiale.

Les points communs aux nécropoles de la Grande Guerre

Les tombes que l'on trouve aujourd'hui dans les cimetières militaires de la Première Guerre mondiale, quelque soit leur nationalité, ont quelques points communs mais surtout de nombreuses différences qui permettent de les identifier facilement. Parmi ces points communs, on peut citer :

Les nécropoles de la Grande Guerre en Picardie par nationalité

L'organisation et la représentation des cimetières militaires de la Première Guerre mondiale varient d'un pays à l'autre. Ainsi, les tombes du Commonwealth sont toutes identiques sous la forme d'une stèle où sont gravés, entre autres, les nom et grade du combattant avec un symbole religieux et ses distinctions militaires. Autre pays a avoir repris le principe de rappeler ces distinctions obtenus au combat, les Etats-Unis dont les tombes sont représentées sous la forme d'une croix latine ou d'une étoile de David. La croix latine, souvenez-vous des "croix de bois", se retrouve également dans les nécropoles françaises où des stèles distinguent les autres confessions (juive et musulmane mais aussi les libres-penseurs). Et c'est également sous la forme d'une stèle que la religion israélite est représentée dans les cimetières militaires allemands tandis que la croix, en métal ou en pierre, et la simple pierre gravée posée au sol, symbolisent majoritairement, pour une question de place, la tombe de quatre hommes.