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Les carnets de guerre d'Édouard Cœurdevey

Les carnets de guerre d'Édouard Cœurdevey proposent une découverte instructive du Soissonnais au cours de la Grande Guerre, de l'automne 1914 au printemps 1916

Picardie 14-18Blog ⟩ Les carnets de guerre d'Édouard Cœurdevey

Les carnets de guerre d'Édouard Cœurdevey

De la bataille de la Marne jusqu'au printemps 1916, Édouard Cœurdevey, adjudant au CVAD 1/7, va vivre à l'arrière du front dans le secteur de Villers-Cotterêts. Ses carnets sont un témoignage intéressant sur l'intendance au sein de l'armée française et surtout une description de l'arrière de ce front de Picardie, dans le secteur du Soissonnais.

Edouard Coeurdevey

Je me suis lancé dans la lecture des carnets de guerre d'Édouard Cœurdevey (plus de mille pages aux éditions Pocket), un adjudant du CVAD 1/7 (Convoi de Véhicules Administratifs Divisionnaire) qui débuta la guerre de 14-18 à l'intendance, donc à l'arrière du front, avant d'être reversé dans l'infanterie. Je n'ai lu pour l'instant que la partie couvrant la période allant du début de la guerre jusqu'au printemps 1916, date à laquelle il arriva au dépôt pour son instruction.

La lecture de ces premiers mois de guerre, à la suite de la bataille de la Marne, propose une découverte intéressante du conflit pour une période au cours de laquelle Édouard Cœurdevey se trouvait dans des endroits que j'ai parcouru maintes fois et qui ne peut laisser indifférent tout (ancien) habitant de Villers-Cotterêts : Vic-sur-Aisne, Longpont, Émeville, Saint-Christophe, Mortefontaine, Vivières, Pierrefonds, Montgobert, Haramont, Compiègne, ... Ses promenades dans la forêt de Villers-Cotterêts nous montre que finalement certaines choses n'ont pas tellement changé en un siècle dans cette forêt où la nature a repris ses droits en abritant dans son sein quelques vestiges de la Grande Guerre (monuments, cimetière militaire, vestiges) et où des lieux ont été bien préservés, comme la maison forestière de la Croix Morel où l'auteur avait quelques attaches sentimentales.

Édouard Cœurdevey va donc nous faire vivre de l'arrière la Grande Guerre dans cette région de Picardie, sur un secteur à cheval entre l'Oise et l'Aisne, comme la bataille de Bouillancy les 6 et 7 septembre 1914 où son frère, du 42ème RI combattit sans qu'il ne puisse connaître son sort (lire sa découverte de toute l'horreur d'un champ de bataille) ; la bataille de Crouy en janvier 1915 ; la bataille de Quennevières en juin 1915 au cours de laquelle ce même frère perdit un œil ...

Même si son quotidien peut paraître ne pas être aussi intéressant que pourrait l'être celui d'un combattant des tranchées, le récit d'Édouard Cœurdevey est très instructif à double titre. Tout d'abord par la découverte de l'organisation de l'intendance au sein de l'armée française, rarement évoquée, et surtout la description de l'arrière de ce front de Picardie, dans le secteur du Soissonnais, où tant d'âpres combats furent disputés au cours du conflit, de la bataille de la Marne de septembre 1914 à la contre-offensive alliée du 18 juillet 1918.

Un billet publié dans la catégorie Lectures de guerre avec le tag Aisne 14-18 - Source photographique © Poket