Le cimetière militaire de Bertrancourt est situé à l'ouest du village, accessible depuis une petite route à partir de la D114 menant à Acheux-en-Amiénois. Pendant la Grande Guerre, Bertrancourt a toujours été éloigné du front qui s'est cependant rapproché à environ huit kilomètres à la suite de l'opération Michael, vaste offensive allemande du printemps 1918. Les combats faisaient alors rages sur la ligne Colincamps / Mailly-Maillet, dès la fin mars et jusqu'à la fin du mois d'août.
Du fait de cet éloignement, il y a toujours eu des ambulances de campagne et des centres de tri des blessés sur le territoire de la commune ce qui explique le nombre minime de corps inhumés dans ce cimetière qui n'ont pu être identifiés, les hommes reposant ici étant morts surtout des suites de leurs blessures. Aujourd'hui, ce cimetière contient 419 tombes dont 2 n'ont pu être identifiées : 388 Britanniques dont 1 n'a pu être identifié, 2 Canadiens, 26 Néo-Zélandais, 3 Allemands dont 1 n'a pu être identifié. Des hommes dont un peu plus de 220 sont morts entre le 8 mars et le 12 décembre 1916 et un peu plus de 180 entre le 29 mars et le 23 août 1918.
Avec Colincamps et Mailly-Maillet, Bertrancourt est un village qui a connu la présence néo-zélandaise au cours du printemps et de l'été 1918. Après la déroute des Britanniques face à l'offensive allemande déclenchée le 21 mars 1918, ce sont eux qui furent envoyés en renfort pour stopper cette avancée, au prix de lourds sacrifices. Sur les sept cimetières répartis sur le territoire de ces trois communes, on trouve 434 tombes de Néo-Zélandais morts sur cette période.
Alain Pouteau - Publié
Crédits photographiques : © Alain Pouteau