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Butte des Zouaves

Moulin-sous-Touvent

La butte des Zouaves se trouve au nord de la ferme de Quennevières et se compose d'un tertre sous lequel repose les Zouaves enterrés vivants au cours de l'explosion d'une mine

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Butte des Zouaves - Moulin-sous-Touvent

La butte des Zouaves se trouve au nord de la ferme de Quennevières, à Moulin-sous-Touvent. Elle se compose d'un tertre, sous lequel repose les Zouaves, ces soldats métropolitains venant des colonies, enterrés vivants au cours de l'explosion d'une mine en décembre 1915.

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  • Butte des Zouaves #2/3
  • Butte des Zouaves #3/3

Située à 1,5 km, à vol d'oiseau, au nord de la ferme de Quennevières, en empruntant un chemin praticable au carrefour des départementales 85 et 335, cette butte rend hommage à des soldats enterrés vivants suite à l'explosion d'une mine allemande.

Elle se compose d'un tertre, dont le lieu, avant la guerre, portait le nom de Champignon de Puisaleine, sous lequel repose des Zouaves, ces soldats métropolitains venant des colonies et qui avaient participé activement aux combats de la ferme de Quennevières, surmonté d'une croix. Certes moins imposant, ce monument s'apparente à la tranchée des baïonnettes près de Verdun, qui rend hommage à tous ces hommes qui ont péri enseveli dans leur tranchée suite à des bombardements ou à des explosions de mines comme celle qui a vu disparaître deux compagnies françaises à la Côte 108 près de Berry-au-Bac le 31 mai 1917. Une plaque rend également hommage à trois militaires du 4ème Régiment du Génie (François Ballaz, Henri Chaumont et Jean-Lucien Mourdon) qui furent tués et ensevelis à cet endroit le même jour.

C'est le 23 décembre 1915, qu'en ce lieu, plusieurs dizaines de zouaves furent portés disparus, dont les corps se trouveraient toujours sous ce tertre, dans l'explosion d'une mine allemande et c'est pour cela que l’Union Nationale des Zouaves a fait ériger à cet endroit le monument national en l'honneur de tous les Zouaves qui fut inauguré le 29 septembre 2013 (les photos 1 & 2 datent du début des années 2000) alors que sur la butte, les amicales des 2ème et 9ème Zouaves avaient déjà placé deux plaques pour tous ceux qui sont tombés en Algérie entre 1954 et 1962. Prochainement, la statue du général Lamoricière, considéré comme le vrai "père" des Zouaves pour les avoir commandés en Afrique du Nord au 19ème siècle mais aussi pour en avoir conçu le costume traditionnel, sera également érigé à cet endroit par la commune de Moulin-sous-Touvent.

Les Zouaves ont combattu sur le secteur de Quennevières
Le secteur de Quennevières après les combats de juin 1915, la butte des Zouaves se trouve plus au nord

Les Zouaves ont combattu sur le secteur de Quennevières

Les 6 et 7 juin 1915, le 2ème Zouaves, appuyé par des tirailleurs algériens et des Bretons du 316ème régiment d'infanterie de Vannes, prit part à une attaque importante sur le plateau de Touvent, également désigné comme secteur de Quennevières, situé entre les villages de Tracy-le-Mont, Moulin-sous-Touvent et Nampcel. A hauteur de la ferme de Quennevières, dont les ruines étaient à l'intérieur des lignes françaises depuis leur capture le 31 octobre 1914, le front allemand formait un saillant à la pointe duquel était organisé un fortin. A 10h15, le 6 juin, l'assaut fut lancé et moins d'une demi-heure plus tard les premières lignes allemandes étaient enlevées, faisant au passage de nombreux prisonniers. Il y avait là le 80ème régiment d'infanterie, dit "fusiliers de la Reine", l'impératrice allemande et Reine de Prusse en étant le chef. Il y avait également des "prussiens du Slesvig", ce territoire danois annexé par la Prusse.

Les Zouaves parvinrent à la deuxième ligne allemande, situé dans l'étroit ravin de Touvent, capturant trois canons de 77, cachés là, qu'ils détruisirent, puis aménagèrent ensuite la tranchée avant la contre-attaque ennemie qui ne tarda pas, et qui continua le lendemain, en étant à chaque fois repoussée. En plus des trois canons détruits, vingt mitrailleuses avaient également été capturées. Les derniers combats sur cette zone, où les gains français furent d'environ 1200 mètres de front sur une profondeur de 100 à 600 mètres, eurent lieu entre le 14 et le 16 juin - où les Zouaves subirent de lourdes pertes lors d'un dernier assaut - sans changement notables si ce n'est de nouveaux morts (plus de dix mille victimes au cours de ces dix jours de combats côté français et quatre mille côté allemand - morts, blessés et disparus) puis le front se stabilisa jusqu'au retrait allemand de mars 1917. Pour les Allemands cet épisode fut évoqué comme étant l'enfer de Quennevières.

Photo 3 : célèbre cliché de l'assaut des Zouaves paru dans l'Illustration n°3772 du 19 juin 1915 où ces combats sur le plateau de Touvent étaient évoqués.

Alain Pouteau - Publié

Musée à Moulin-sous-Touvent