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Monument du camp des chars d'assaut de Champlieu

Orrouy

Le monument du camp d'entraînement des chars de Champlieu à Orrouy, où furent formés les équipages de cette nouvelle arme, rend hommage à l'artillerie spéciale

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Monument du camp des chars d'assaut de Champlieu - Orrouy

Le monument du camp d'entraînement des chars d'assaut rend hommage à l'artillerie spéciale, chère au Général Estienne, surnommé le "Père des chars", qui prendra également le nom d'artillerie d'assaut. C'est là que furent formés les équipages de cette nouvelle arme dont le char léger FT-17 allait devenir un des symboles de la victoire en 1918.

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Ce monument, œuvre du sculpteur Réal de Sarte, est une borne qui se trouve à proximité des ruines gallo-romaines de Champlieu, là où le Général Estienne créa le camp d'entraînement des chars d'assaut, à la lisière de la forêt de Compiègne. Il a été inauguré le 23 mai 1933 par le général Estienne.

On peut y lire : "1916 Camp des chars d'assaut 1918" avec les initiales "A.S.", inscrite sur une de ses faces, signifiant "Artillerie Spéciale" première dénomination de cette nouvelle arme qui prendra ensuite le nom d'artillerie d'assaut. Une plaque précise que "Cette borne a été érigée sur l'initiative du Commandant M. Cornic tué à l'ennemi le 15 mai 1940". Une autre indique "A la mémoire des combattants de l'AS partis d'ici chasser l'ennemi du sol de France, parmi eux Raymond Steinbach dit le Sire de Vertefeuille". Enfin, sur une troisième, on peut lire :
"Ô passant, que si d'aventure,
Tu promènes ici tes pas,
Arrête, ami, mets chapeau bas,
Ici, pour la grande aventure,
Naquirent les chars de combat."

Ce camp d'entraînement a été mis en place en septembre 1916 avec le nom de code "201". Le lieu offre de multiples avantages : longue étendue de terre pour les manœuvres, couvert de la forêt de Compiègne, proximité à la fois du front et de Paris. Des baraquements avaient été aménagés sur le site dont tous les accès étaient fermés et surveillés. Une ligne Decauville le traversait également pour l'acheminement de matériel.

Si les Anglais ont été les premiers à utiliser cette arme, désignée par le mot "tank" lors de sa conception pour tromper l'ennemi, le 15 septembre 1916 lors de la bataille de la Somme, le Général Estienne, choisit lui de la nommer "char" et si elle porta un temps le terme d'Artillerie Spéciale, très vite elle devint l'Artillerie d'Assaut qui correspondait bien à l'état d'esprit de ses équipages. Le premier engagement de chars français eut lieu le 16 avril 1917, lors de la bataille du Chemin des Dames.

L'apparition du char léger

Très vite, le Général Estienne fut convaincu de la nécessité de disposer de chars légers armés d'une mitrailleuse mais il lui fallut à la fois convaincre Louis Renault et surtout l’État-major où les réticences étaient nombreuses. C'est ici, dans ce camp, qu'au printemps 1917 eurent lieu les premiers essais de ces chars légers avant de voir leurs premières formations s'entraîner en décembre de la même année. Le FT-17, produit jusqu'à plus de 3500 exemplaires, allait devenir une des armes de la victoire en 1918.

Les ruines gallo-romaines de Champlieu

Le camp d'entraînement des chars d'assaut, traversé par l'une des chaussées Brunehaut, était installé à proximité des ruines gallo-romaines de Champlieu, toujours visibles de nos jours (photos 2 à 4), dont les premières recherches archéologiques remontent au XVIIIème siècle . On distingue trois vestiges distincts : un théâtre du Ier siècle de 70 m de diamètre mais dont dont les gradins ont disparu (il pouvait accueillir jusqu'à 3 000 personnes), un temple du IIème siècle et des thermes datant eux aussi du IIème siècle mais qui furent édifiés après les deux précédents.

NB La photo du monument du camp des chars d'assaut présentée ici date de 2006. Depuis, sur une initiative malheureuse, des plaques, sans lien avec la Grande Guerre, mais avec la Seconde Guerre mondiale, encore moins pour des raisons géographiques, ont été malheureusement rassemblées, puis retirées, autour de ce monument qui s'en est trouvé dénaturé. Un projet prévoyait même de le déplacer au camp de Mourmelon dans la Marne.

Alain Pouteau - Publié
Crédits photographiques : © Alain Pouteau

Musée à Orrouy